|
|
 |
|
Moha Souag et la recherche désespérée de l'autre salvateur via Internet |
|
"Et plus si affinités" est l'intitulé du nouveau roman de langue française que vient de publier Moha Souag, sur le rêve d'immigration de jeunes internautes marocains et les mariages blancs avec des occidentaux d'un certain âge.
Le roman (125 pages/petit format) qui est le huitième d'une production romanesque régulière, décline des histoires à parcours apparemment différents, mais qui ont au fond une même et seule destinée, à savoir la noyade d'une partie de la jeunesse marocaine dans la mer virtuelle d'Internet, à la recherche de l'autre, ce potentiel salvateur.
Présenté élégamment à la faveur d'une couverture de couleur rose centrée du signe graphique d'"arobase" sous forme de cœur, comme pour appuyer la thématique essentielle, le roman présente des personnages qui tout en naviguant sur la toile, créent leur propre monde sentimental, affectif et social, dans une confusion et une logique irrationnelle à part.
Dans un parcours narratif assez subtil, l'auteur des "Années U" met en œuvre des jeunes marocains, Aziz Day, Hamid Ragde, Samir Amis et Zouzou Naville, qui ont un engouement particulier pour les nuits blanches devant l'écran, surfant d'un continent à l'autre. Seule préoccupation : chatter avec les Maria Dolores, Yvonne Dela, Yvette ainsi que Jean Serbanty.
Licencié depuis quelques années, Hamid qui n'aspirait qu'à un poste dans la fonction publique, n'a pas pu résister au changement de regard de sa famille et de sa société, d'une fierté et un respect au jeune intellectuel qu'il est à une pitié voire un dédain envers un chômeur oisif et improductif. L'"ascendance sociale" de son ami et voisin Aziz, après avoir immigré à l'étranger ne le laissera pas indifférent. Il s'adonnera à bras ouvert aux navigations nocturnes sur Internet, à la recherche d'une femme, voire d'un mariage salvateur.
Le cours des événements, qui se déroulent en grande partie dans le sud-est du royaume, est rendu à la faveur d'un souffle narratif qui plonge dans le détail, sans crainte de provoquer l'ennui, mais qui maîtrise aussi la voie du personnage, à travers un style simple visant à montrer de manière humoristique d'une part l'ampleur de ce maquis virtuel, et d'autre part à en déduire les conséquences morales possibles.
L'expression "Et plus si affinités", choisie par l'auteur comme intitulé de ce nouveau roman, résume une manière de voir et un espoir perché sur des câbles numériques, mais explique aussi un rêve chimérique qui hante une partie de notre jeunesse entendant s'approcher de l'autre par amitié d'abord "et plus si affinités".
Le nouveau roman de Moha Souag braque les rampes des projecteurs sur certaines relations confuses avec l'autre "européen en particulier", les différences de cultures, de mœurs, de coutumes, d'âge, de mentalité et de niveau d'instruction ainsi que d'aspirations et de mode de vie.
Professeur de français à Errachidia, Moha Souag est l'auteur de plusieurs romans, de nouvelles et de recueils de poèmes, dont "L'année de la chienne", "Iblis", "Les années U", "Des espoirs à vivre", "Le grand départ", "Les joueurs" et " La femme du soldat ".
Source : MAP Errachidia |
| 31/08/2009 |
|
|
|
|
 |
|
||| Envoyer cet article à un ami
||| Version imprimable
||| Retour à l'actualité
|
