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Palmier-dattier : Le secteur phoénicicole en pleine mutation



Longtemps délaissé, le secteur phoénicicole est plus que jamais sous la loupe. Objectif : passer d'une production moyenne de 100.000 à 450.000 tonnes.


Réhabilitation et extension sont les mots d'ordre de cette attention particulière dont bénéficie désormais le secteur phoénicicole. Réhabilitation pour ce qui en est des palmeraies traditionnelles qui s'étendent sur 48.000 ha. Un travail qui s'annonce de longue haleine et dont la complémentarité rime avec extension sur 17.000 ha supplémentaires. Actuellement, l'activité phoénicicole contribue à hauteur de 20 à 60% dans la formation du revenu agricole pour plus de 1,4 million d'habitants et assure, en plus de des dattes, divers matériaux destinés à l'artisanat, à la construction ou à la production d'énergie. Parallèlement, la production des dattes contribue à la création d'emplois et à la stabilisation des populations dans les zones présahariennes à équilibre agro-écologique fragile.

Parallèlement, les 48.000 ha occupés par le palmier-dattier représentent un effectif total de près de 4,8 millions de pieds, soit 4,5% du patrimoine phoenicicole mondial estimé à 105 millions de palmiers. L'aire géographique de cette culture au niveau national s'étale sur un vaste territoire englobant 13 provinces situées au Sud et Sud-Est du Maroc, dont Errachidia, Figuig, Tinghir, Ouarzazate, Tata, Zagora et Guelmim qui représentent près de 98% du patrimoine phoenicicole marocain. «A travers ces mesures de réhabilitation, nous estimons que le niveau de production actuel, qui tourne entre 60.000 et 120.000 tonnes, pourrait doubler et l'on peut passer à 200.000 tonnes à l'horizon 2020. Parallèlement, le programme d'extension permettra, lui aussi, d'atteindre des niveaux de production très intéressants», explique Dr Bachir Saoud, directeur de l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA). Globalement, à travers ce programme de réhabilitation, il s'agit de replanter et de renouveler, mais aussi de faire de l'extension à travers 3 millions de plants qui seront progressivement productifs à partir de 2020 avant de monter en puissance, le palmier étant une espèce très lente. Pour l'ANDZOA, l'objectif stratégique est de produire 450.000 tonnes vers 2030, dont 20% de ''variété noble'' destinée à l'exportation, le Maroc étant détenteur de la meilleure génétique en l'espèce avec des variétés comme «Al-Majhoul», «Boufegouss» et d'autres qui n'existent nulle part ailleurs. En effet, le Maroc dispose d'une richesse variétale très importante (plus de 450 variétés) dont une soixantaine présentent beaucoup d'intérêt que ce soit sur le plan commercial ou agronomique.

Il s'agit donc de développer cette richesse afin de s'adapter au mieux au marché. De même, toute une partie du programme est dédiée au développement de la valorisation. Il s'agit de faire en sorte que les agriculteurs, en s'organisant et en se structurant, puissent s'intégrer dans des projets piliers du Plan Maroc vert. Des projets ayant une marque critique de production leur permettant de s'autonomiser et de devenir des acteurs économiques à part entière, l'objectif étant de contourner l'intermédiation trop forte qui caractérise le marché des dattes. «C'est une intermédiation dont résulte un transfert de valeur ajoutée produite dans les oasis vers les villes, alors que les agriculteurs, en s'organisant mieux, sont capables d'aller, par eux-mêmes, avec une logistique propre, sur les marchés national et international et peuvent rapatrier toute la valeur ajoutée et s'assurer, ainsi, une nette amélioration de leurs revenus», souligne Bachir Saoud.

En ce sens, le contrat-programme, qui a été signé lors des dernières Assises de l'agriculture à Meknès entre l'Etat et l'interprofession du palmier-dattier, englobe toute une dynamique de recherche et développement pour une perpétuelle adaptation, au fur et à mesure de ce travail de réhabilitation et d'extension. L'espace oasien étant un milieu précaire et sensible, il s'avère essentiel de le piloter en permanence dans un état de veille et d'alerte, d'où la nécessité de tout un pan de mesures de protection et de lutte contre la désertification, d'une meilleure adaptation et d'un meilleur moyen de résilience vis-à-vis du changement climatique et de ses impacts sur cet écosystème si fragile. Parallèlement, il s'agit de tirer le marché intérieur vers le haut. Actuellement, le Maroc présente des taux de consommation par habitant de 2 à 3 kilos par an, alors qu'au niveau des oasis, le même Marocain consomme jusqu'à 15 kilos.

«Il y a donc tout à gagner si l'on peut doubler, voire tripler la consommation du Marocain, nous assurerons ainsi à ces 450.000 tonnes un maximum de sécurité sur le marché intérieur. Il faut qu'on arrive à faire de la datte un fruit comme la banane, la pomme, etc.», indique le directeur de l'ANDZOA. Par ailleurs et de manière globale, le programme s'étale sur 10 ans et est doté d'une enveloppe de 7,5 milliards de DH, dont pratiquement 5,2 milliards au compte de l'Etat et le reste au compte de l'interprofession, l'Etat supportant essentiellement les aménagements hydro-agricoles, la subvention à 100% des 3 millions de plants, prenant aussi en charge à 100% leur plantation dans les oasis et à hauteur de 80% dans les 17.000 ha dans les zones d'extension. De même, le système d'irrigation en interne est subventionné à 100% pour la totalité des oasis, vu que les superficies ne dépassent pas les 5 ha. L'interprofession est appelée à contribuer en aval, à investir dans des unités modernes de conditionnement, de stockage et de conservation et, surtout, à faire l'effort qui s'impose pour le marketing et la logistique, afin qu'elles puissent élaborer des marques propres et contribuer à cette extension du marché aux niveaux national et international.

Un salon pour les dattes
La dynamique que connait le secteur phoénicicole a enfanté le Salon international des dattes du Maroc, événement qui a été organisé pour la première fois dans la ville d'Erfoud. En termes d'affluence, l'objectif de 50.000 visiteurs a largement été dépassé. Par rapport à l'autre objectif du salon, une dynamique économique a été introduite pour permettre aux petits producteurs de vendre directement leur production aux visiteurs. Objectif atteint puisque tous ceux qui se sont déplacés de Tata, de Zagora ou de Figuig ont pu écouler presque la totalité de leurs marchandises. «Le but était de doter le programme de développement global, voulu par Sa Majesté le Roi et qui s'intègre dans le cadre du Plan Maroc vert, d'un outil à même d'accompagner ce développement et de le sécuriser à un niveau supérieur, c'est pour cela que nous l'avons mis au niveau international pour que les paramètres d'organisation et les critères de répartition et de distribution soient conformes aux normes internationales», affirme Bachir Saoud.
En ce sens, les experts émiratis qui disposent d'une large avance dans ce domaine ont reconnu que l'organisation marocaine a mis la barre très haut à travers autant de thématiques et de pôles. Côté stands, l'attraction inédite du salon était indiscutablement un espace oasien réalisé par le Crédit Agricole et qui est, en fait, une magnifique galerie d'art dont le but était de faire en sorte que, pour le grand public, il y ait un espace didactique qui lui permette, à travers un cheminement, de prendre contact avec toute la thématique de l'espace oasien: le palmier-dattier, les cultures et les activités spécifiques aux oasis, la gestion de l'eau, les contraintes, la désertification… Bref, un espace académique, ludique et didactique qui permet, après un simple trajet, de sortir avec des idées, de la découverte de l'espace oasien.

Source : LE MATIN
14/10/2010

 

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