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Taux de réussite du Bac en progrés au Maroc



La seconde session du bac 2006 a permis de rattraper 25.201 nouveaux bacheliers. Un chiffre qui, additionné aux 78.277 reçus au premier tour, améliore significativement les admissions pour cette année. En effet, ils sont 103.478 à avoir décroché le sésame, soit 4.758 de plus qu’en 2005 (+5%). Sur les 97.892 candidats officiels, 48% ont réussi contre un peu plus de 43% l’année précédente et autour d’un tiers en 2003-2004.


«Les résultats de cette année sont très prometteurs, nous avons dépassé pour la première fois de l’histoire du bac, la barre des 100.000 admis», annonce fièrement Habib El Malki, ministre de l’Education nationale lors d’un point de presse hier à Rabat. Et ce n’est pas le seul record puisque les filles représentent 50% de l’ensemble des bacheliers: elles sont 49.816 à prétendre aux études supérieures à la prochaine rentrée.

La ville continue à produire la plus grande majorité des diplômés, le taux des lauréats d’origine rurale restant faible, malgré une légère augmentation. 39.008 des bacheliers viennent ainsi des campagnes, soit 19,5% alors qu’ils n’étaient que 17,5% l’année dernière. «Un indicateur de qualité qui introduit notre vision de la nouvelle école marocaine qui vise à améliorer l’égalité des chances dans l’enseignement public», dira le ministre. D’ailleurs la réduction des écarts se fait sentir aussi au niveau des régions puisque 9 académies sur les 16 existantes ont enregistré des résultats supérieurs ou égaux à la moyenne nationale, contre 7 l’année précédente.

Le ministre note par ailleurs que ce sont particulièrement les régions agricoles du Maroc qui enregistrent les taux les plus faibles. Doukkala-Abda, Tadla-Azilal, El Gharb, etc. «L’investissement dans la formation des jeunes n’est pas encore une priorité dans les régions à vocation agraire au Maroc», précise El Malki. Et d’insister que certaines de ces régions comptent pourtant parmi les plus riches du pays mais demeurent les plus pauvres en ressources humaines. Les candidats libres ont réussi lors de la deuxième session à améliorer légèrement leur score: ils sont 5.586 bacheliers, soit 21,22% des prétendants de leur catégorie.

L’enseignement originel compte 1.809 nouveaux bacheliers. Quant à l’enseignement technique industriel et commercial, les performances sont de 7%, 6.976 nouvelles personnes venant grossir le rang des diplômés. L’enseignement général constitue, comme d’habitude, la plus grande part: 89.104 lauréats, soit 91% de l’effectif des postulants officiels. Parmi eux, ce sont les sections littéraires qui, pour une fois, sont en tête de liste, avec 46.377 admis et le taux de réussite le plus élevé (52%). Les étudiants en sciences expérimentales viennent en seconde position: 43%. Elles comptent 37.957 nouveaux lauréats. Les matheux en section A et B, au nombre de 4.770. font quant à eux 5% de l’effectif des candidats officiels.

Les établissements privés continuent à avoir la cote. Leurs élèves semblent êtres beaucoup plus performants. Ils affichent, en effet, des taux de réussite record, qui ont atteint cette année 75% avec 4.370 admis (80% en 2004-2005). Les responsables du ministère expliquent la différence avec l’enseignement public par la catégorie sociale de la majorité des élèves fréquentant le privé et qui se situe dans les tranches supérieures. D’où une profusion de moyens mis à leur disposition et aussi la qualité de l’encadrement familial. «La famille se doit d’être présente dans toutes les étapes du cursus scolaires des enfants», lance El Malki. Ce sont sans doute ces réflexions qui ont inspiré le ministère puisqu’il consacre le thème de la rentrée scolaire 2006-2007 à l’implication de la famille. La rentrée sera en effet placée sous le slogan, très mobilisateur de: «La famille et l’école: ensemble pour une école de qualité».

Un siège pour tous!
Quelles sont les perspectives ouvertes devant les jeunes bacheliers au Maroc? L’année dernière, ils étaient 86.015 à s’être inscrits dans les différents établissements de l’enseignement supérieur public, soit 88% alors que seulement 12% se sont adressés au privé ou sont partis à l’étranger.

Cette année, le département de l’Enseignement supérieur promet un siège à toute personne titulaire du baccalauréat. Un effort sera fourni pour améliorer l’accès aux filières ayant un accès régulé. La demande croissante en compétences nouvelles, particulièrement dans les métiers liés à l’offshoring ouvre des perspectives intéressantes. 280 filières seront initiées dans l’enseignement général (LMD: licence, master, doctorat) et 50 dans la formation professionnelle. Le ministère s’engage par ailleurs à former 10.000 ingénieurs pour 2010 dans le cadre du programme Emergence dont un peu moins de la moitié seront spécialisés dans les TIC.

Source : Amine Boushaba | L'Economiste
22/07/2006

 

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