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Les pistes proposées par l’étude de repositionnement



Meknès-Tafilalet est marquée par une très grande richesse et variété de ses ressources naturelles et paysagères propices pour la pratique d’activités naturalistes: randonnées, birdwatching, sports de nature, tourisme vert… La région est même qualifiée de Château d’eau du Maroc.


De la vallée Boufekrane, en passant par la cédraie du Moyen-Atlas, les gorges et la palmeraie de Ziz, jusqu’à Erfoud et aux dunes de Merzouga. Néanmoins, l’activité touristique demeure en deçà de ce fort potentiel touristique. L’étude de repositionnement de la destination, qui a été présentée hier et devra servir de «feuille de route» pour l’élaboration du PDRT de la région Meknès-Tafilalet, révèle que, malgré ses ressources naturelles, la région manque de positionnement clair et différencié. Les rédacteurs de l’étude soulèvent aussi que ces différentes ressources naturelles sont soit sous-valorisées soit exploitées de façon anarchique, sans respect des principes de développement durable, alors que de nombreuses ressources ne sont pas intégrées dans l’offre globale de la région.
Meknès et ses environs possèdent de nombreux sites culturels qui témoignent d’un passé prestigieux et sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le territoire de Rissani et ses environs sont inclus dans le périmètre de la réserve de biosphère des oasis du sud marocain. Par ailleurs, le Tafilalet possède quelque 400 ksours qui représentent une richesse patrimoniale unique. Cependant, la notion de cœur historique du royaume est insuffisamment valorisée, estiment les analystes.
De son côté, la capacité hôtelière de Meknès demeure insuffisante, sachant que le foncier est disponible dans l’enceinte de la cité impériale de Meknès pour de futurs développements d’infrastructures hôtelières. Le développement de l’hébergement dans les zones de l’Atlas et de la vallée de Ziz s’impose. Idem à Merzouga qui connaît un aménagement anarchique des auberges trop près des dunes et sur des zones inondables. L’absence de restaurants de gastronomie marocaine ainsi que l’insuffisance de l’offre d’animation, notamment à Meknès, handicapent l’activité touristique, relève l’étude. Côté transport, la ville partage un aéroport international avec Fès alors qu’Ifrane dispose d’un aérodrome touristique. Errachidia a un aéroport national qui demeure sous-exploité et très peu connecté avec le reste du Maroc. La région est relativement bien desservie au niveau routier/autoroutier. Mais les accès routiers sont défaillants dans la région de Khénifra ainsi que dans la vallée de Tislit.
Les nationaux représentent le premier groupe de touristes dans la région, à l’exception d’Errachidia où les Français sont les plus nombreux. La France est d’ailleurs le premier marché étranger en stagnation (20%). Le marché espagnol arrive en troisième position (10%), alors que l’Allemagne et l’Italie représentent 5% chacune. Les concepteurs de l’étude notent, en outre, une baisse de fréquentation notoire des marchés allemand et belge. Aussi, les villes de Meknès-Tafilalet restent des villes de passage surtout pour les touristes étrangers. Selon eux, ces ressources tant naturelles que culturelles font que la région dispose d’un potentiel important pour devenir une destination de tourisme naturaliste associé à la culture. Meknès dispose également d’un potentiel pour que la durée de séjour soit aussi importante que celle consacrée à Fès grâce à un positionnement fort et différencié. Une approche-produit se met en place peu à peu par le biais des Parcs nationaux et des Pays d’accueil touristiques, mais la démarche reste insuffisante et pas assez structurée, estiment les experts. En clair, la région n’est pas encore une vraie destination de tourisme naturaliste à cause notamment de l’insuffisance des réseaux balisés de randonnées, des activités de sports de nature inexistantes et un tourisme rural à organiser.
Côté commercialisation, la région Meknès-Tafilalet n’est pas, ou est très peu intégrée dans l’offre des principaux tour-opérateurs/ agences européennes. En fait, lorsque Meknès est intégrée dans les catalogues des tour-opérateurs au sein des circuits des villes impériales ou des mille facettes du Maroc, la durée de séjour est très courte (1 nuit au plus).
Par ailleurs, le désert et les dunes de Merzouga sont les produits les plus commercialisés par les agences marocaines et T.O étrangers, tandis que Meknès et Ifrane restent des villes de passage. Aussi, le positionnement de la région reste flou et ses activités phares insuffisamment structurées. Ce qui fait que la région est commercialisée, en majorité, comme une destination de passage et non de séjour.
Comme le démontre le diagnostic, la région possède plusieurs atouts d’exception et a déjà amorcé un positionnement sur le tourisme naturaliste organisé autour de la motivation principale d’observation et d’appréciation de la nature, et plus largement autour d’activités liées à sa découverte. L’étude identifie aussi les différentes composantes du tourisme naturaliste, tels le tourisme de nature, rural, sports de pleine nature et écotourisme. Elle récapitule le potentiel de chaque territoire de la région à partir de son existant: réserves, parcs et sites naturels, jardins, parcs animaliers, grottes aménagées…
Les régions de l’Atlas bénéficient des principales clefs indispensables pour l’émergence d’une offre naturaliste avec l’abondance et la variété des ressources naturelles et l’existence d’espaces et aires protégés, reconnaissent les experts. De fait, le Moyen et Haut-Atlas oriental structurent leurs territoires en Parcs nationaux et développent des stratégies d’écotourisme. Cela inclut principalement l’observation de la faune (ornithologie) et la découverte de sites de nature à travers un réseau de sentiers balisés.
Le Parc d’Ifrane est le plus avancé dans sa mise en tourisme. Les sports de nature en complément de l’offre naturaliste existante et de celles en devenir. Les territoires nécessitent en outre des animations structurantes. La beauté des paysages, leurs espaces grandioses et leurs ressources en eau sont autant d’invitations à la pratique d’activités et de loisirs sportifs de pleine nature. La préfiguration et structuration de la filière des sports de nature doivent impérativement s’initier et se développer sous l’impulsion du secteur institutionnel en collaboration avec le secteur privé.
Ce qui inclut une variété d’activités sportives, des sites aménagés avec qualité et une réflexion globale sur l’intégralité du territoire pour répartir les efforts et les activités sportives de façon équilibrée. Il s’agit aussi de les mettre sous la désignation d’une même marque et de créer les conditions optimales pour laisser le secteur privé (associations et petites et moyennes entreprises) prendre le relais du développement de la filière et permettre un effet d’entraînement nécessaire pour atteindre la masse critique suffisante. Autrement dit, construire une offre en valorisant au mieux les potentialités du territoire. Et ce, notamment en répertoriant les sports de nature à haut potentiel, les sites phares, en élaborant les couples sports/sites et en évaluant la faisabilité des produits résultants. La région autour de Rissani, Erfoud et Jorf offre une densité culturelle de premier plan, diversifiée et disséminée sur le territoire. L’itinérance est bien adaptée à la découverte de cette diversité disséminée et pourrait se pratiquer sous différentes formes d’activités de randonnées: à vélo, à pied, à cheval, en canoé-kayak hors période de sécheresse…
La découverte itinérante du Tafilalet jusqu’aux dunes de Merzouga peut être envisagée depuis la source bleue de Meski via la palmeraie Ziz. L’organisation spatiale du patrimoine peut permettre un maillage du territoire par le biais d’un réseau d’itinéraires complémentaires en tenant compte de la richesse du patrimoine bâti (plus de 400 ksour) et du patrimoine naturel de Tafilalet
Le repositionnement de l’Atlas passe de son côté par le regroupement des trois Parcs nationaux et de leur extension respective pour aboutir à la destination écotouristique par excellence où la nature, les sports et le ressourcement sont rois. Il s’agit aussi de promouvoir Iragne comme la porte d’entrée de ce territoire et une station écotouristique à la mode.

· «Arroser les ailes du papillon»

Les concepteurs proposent aussi de convertir le Tafilalet, actuellement réduit à une destination mono-produit de Merzouga, en un territoire plus vaste et au contenu plus riche, une destination oasienne positionnée sur davantage de segments complémentaires et formant une continuité homogène. La découverte du patrimoine culturel et naturel de sa palmeraie via l’itinérance au fil du Ziz jusqu’aux dunes de Merzouga.
La finalité de cette stratégie consiste in fine à «arroser les ailes du papillon» afin de créer des îlots de prospérité qui irriguent zones avoisinantes et diffusent ainsi le tourisme et ses retombées sur l’ensemble des territoires de la région. Les projections à horizon 2015 et 2020 ont été faites sur la base du principe de «hot beds», c’est-à-dire des hôtels répondant aux caractéristiques de l’offre et de la demande, et dont les lits seraient nettement plus occupés qu’aujourd’hui: soit une occupation moyenne de 55% à 60% au minimum. Les arrivées dans la région devraient s’établir à 600.000 et 1 million en 2015 et 2020 respectivement. La capacité totale nécessaire s’élèverait à près de 10.000 et 16.000 lits en 2015 et 2020 respectivement. Il ne reste donc aujourd’hui plus qu’à transformer ces projections en actions concrètes et rehausser la destination Meknès-Tafilalet au niveau des autres pôles touristiques attractifs.

Renforcer le label impérial

Le tourisme culturel est un axe de développement touristique volontariste et de différenciation du Maroc vis-à-vis de ses destinations concurrentes. Meknès-Tafilalet est par ailleurs la région du Maroc qui, aujourd’hui, possède le plus de sites classés au Patrimoine mondial (Cité impériale et Volubilis). Associé au patrimoine bâti alaouite du Tafilalet, l’ensemble constitue le cœur historique du Royaume. Mais cette richesse culturelle profite plus à la région de Fès et demeure dans l’ensemble nettement sous-valorisée. L’étude propose ainsi des opportunités «phares» pour Meknès et ses environs, pour le Moyen-Atlas et le Tafilalet. Forte de son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, la cité impériale de Meknès doit renforcer ce label en valorisant son image «impériale». Pour ce faire, il est primordial, selon l’étude de repositionnement, de rassembler ses monuments grandioses, ses équipements sportifs royaux, ses espaces urbains tantôt attractifs tantôt délaissés, en créant un aménagement touristique global et une continuité paysagère homogène. Meknès devrait également s’enrichir de la grande proximité de sa médina avec la cité impériale, mais aussi avec d’autres attractions culturelles et touristiques de grande renommée (Volubilis, Moulay Driss, Fès, Celliers de Meknès…) qui, regroupées, confèrent à la destination un tout autre poids: richesse, variété, unicité. Meknès et ses environs offrent ainsi tous les atouts d’une grande cité culturelle.

Sensation, frisson, bouillon de culture

Les opportunités ne manquent pas pour hisser l’offre hôtelière du bipôle Fès-Meknès au-dessus des 10.000 lits et ainsi renforcer considérablement la lisibilité de la destination auprès des principaux tour-opérateurs étrangers, suggère l’étude. A cela s’ajoutent les potentialités de développement d’hébergements ruraux autour du mont Zerhoune, dans la vallée du Ziz, dans le Parc national de Khénifra et le Parc national du Haut-Atlas oriental.
Les Parcs du Haut-Altas oriental et de Khénifra doivent s’appuyer sur les bonnes pratiques et le développement de leurs produits écotouristiques. Les ressources naturelles de la région doivent par ailleurs se structurer pour accueillir des animations sportives et de loisirs et créer ainsi la destination randonnées et sports de nature du Maroc.
Il est aussi primordial, selon l’étude de repositionnement, de commercialiser la destination auprès des clientèles de Marrakech, Agadir, Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, etc. (visiteurs nationaux et internationaux) sous forme de «courts séjours sensation, frisson et bouillon de culture» avec l’utilisation pertinente et complémentaire des infrastructures aéroportuaires existantes et modernes (Fès-Saïss, Errachidia et Ifrane) pour développer des connections avec les principales destinations touristiques nationales et internationales.

Durée de séjour très courte

Les indicateurs en termes d’arrivées, de nuitées, occupation et durée moyenne de séjour révèlent que la région Meknès-Tafilalet représente aujourd’hui 5,2% des arrivées totales du Maroc et seulement 2,5% de ses nuitées. La durée moyenne de séjour est donc 2 fois moindre dans la région.
Par ailleurs, les arrivées et nuitées de la région croissent moins vite que sur l’ensemble du Maroc au cours des 10 dernières années avec 1 point de moins par an en moyenne. Les touristes séjournent peu dans la région Meknès-Tafilalet, et ce, quelle que soit la destination. Ce qui est vérifié autant pour les touristes nationaux que pour les étrangers. Durant les 5 dernières années, le taux d’occupation maximum observé a été de 30%, très inférieur à celui d’autres destinations, la haute saison se limitant aux mois d’avril et d’août. La région Meknès-Tafilalet est classée 7e sur 16 en termes de nuitées dans les hôtels classés au Maroc. Meknès et Errachidia représentaient 80% des nuitées de la région en 2006 (respectivement 54 et 26%).

Source : Rachida Bami | L'Economiste
16/01/2008

 

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